Le matin-même, Wendy avait reçu une lettre de la part de ses grands-parents. Ses parents n'avaient rien envoyés, peut-être par peur d'être ignorés par leur chère fille. La lettre était arrivée par le biais d'un vieux hibou grand-duc -la jeune fille avait toujours trouvé qu'il ressemblait à son grand-père- dans une enveloppe sur laquelle était écrit l'adresse en lettres argentées. La lettre se lisait comme suit :
Chère Wendy,
Ta grand-mère et moi sommes très fiers du résultat de ta répartition. Il semblerait que tu retiennes plus de nous que de tes parents. D'ailleurs, en parlant d'eux, ils n'ont pas daignés t'écrire j'imagine ; ton père était furieux d'apprendre que tu étais à Serpentard. Néanmoins, c'est qu'il ne comprend pas encore à quel point ce nom te mènera loin (il est bon de rappeler que ton père, aussi intelligent puisse-t-il être parfois, est convaincu que les Serpentards sont vilains et vulgaires). Ta grand-mère t'a fait parvenir un petit cadeau de félicitations.
Au plaisir de te voir aux vacances de Noël,
Henri senior Evan's.
Le petit cadeau en question était une broche en argent, ornée de trois petites pierres d'émeraude. Wendy l'avait de suite épinglée au sol de son uniforme, fière de porter un tel bijou. Suite à cela, elle avait décidé de répondre à ses grands-parents et s'était rendue avec difficulté jusqu'à la volière. Comme elle ne possédait pas de hibou, elle devait en emprunter un de l'école, mais pour le moment, ses tentatives n'arrivaient pas à grand chose...
« Viens ici, stupide volatile ! »
Son cri résonna dans la tour déserte, faisant s'envoler plusieurs hiboux. Elle monta quelques marches, cherchant celui qu'elle avait choisi des yeux. Il s'était posé plus haut, la fixant de ses grands yeux ambrés. Vexée, Wendy prit une grande inspiration et ferma les yeux. Elle se laissa tomber assise dans les escaliers, l'enveloppe qu'elle n'avait pas encore scellée dans les mains. Elle n'avait jamais eu beaucoup d'affinités avec les animaux : ils refusaient souvent de l'approcher. Peut-être n'était-elle pas assez douce ?
« Je ne laisserrrai pas un oiseau me décourrager... », déclara-t-elle en essayant de se convaincre elle-même.
La jeune sorcière se releva, jeta un coup d'oeil au hibou et contrôlant son ton de voix reprit :
« Viens ici, stu-- joli hibou ! »
Malgré tout, il ne bougea pas. Wendy entendit alors des pas dans l'escalier, annonçant que quelqu'un venait. Afin de ne pas faire rire d'elle, elle se rassit et fit semblant de relire la lettre qu'elle avait écrite.